Français:
Visages Virages Mirages
chacun dans son coin de la pièce disposition logique pour
relations stables, fluides, durables ils sont voisins mais gardent
leurs distances ces corps sont pourtant là, lourds, ils portent,
ils traînent, ils roulent, ils poussent, ils pèsent et certains
voudraient qu’ils se taisent leurs bouches sont closes mais
on entend des voix, plutôt fortes, et sans pause tumulte muet,
muantes identités il faut qu’on aie besoin de toi, sois flexible
et contrôle tes rictus dûs à l’élongation usages, image, usages,
image entre cette banque de têtes ta face n’est pas cachée,
elle est multipliée, contamine ou contaminée moins masque
que sculpture, elle se pose et s’impose mais quelque chose
sonne faux un boulon de mauvaise taille qui s’immisce
dans la masse et ses rouages comme un fruit qui sort
de sa catégorie, et sort de la vente ne reste qu’un étalage
bien lisse qui n’appelle qu’à la secousse.
Les échanges et mécanismes investis par Clément Carat dévient,
déclinent des formes, routes, voies/x autres que celles
originellement attribuées. Carat ouvre des brèches dans des
systèmes qui s’assoient sur un équilibre fixe et adapté, des
sytèmes qui préservent positions et possessions.
Il ouvre des brèches et rappelle que toute bordure est aussi
lieu de passage et de rencontre. L’aiguille traversée par le
fil traverse la toile et enveloppe le métal, la vis connecte,
attache, est attachée, peut se détacher, une barre empêche
le départ mais relie deux acteurs. Il désosse pour réarticuler,
insinuer une possible alternative pour ces structures,
ces ossatures qui forment l’architecture de relations entre
habitants d’un lieu, entre habitants et lieux. Mécanismes
de mouvement, de déplacement, instruments qui bâtissent,
huilent ou figent, Carat manipule différentes composantes
qui fondent et alimentent ces architectures. Il déboîte ces
systèmes, désencastre puis réassemble, en laissant toujours
une possible ouverture — une déviation creusée par d’autres.
Temps de pause élongés, destinations oubliées, carrosseries
évaporées, les pièces dissimulées prennent leur indépendance
et s’arborent : individus et mécaniques peuvent enfin
converser, ou s’enfuir.
Si les objets que Carat manipule ne parlent pas, c’est dans
la rencontre et le travail avec l’artisan-expert que le dialogue
arrive. C’est à ce moment que les mécaniques révelent une
réalité sociale, politique et personnelle. Une réalité vécue,
forgée par une activité quotidienne, des mouvements passés,
des vies parfois freinées et délimitées.
Español:
Rostros Curvas Espejismos
cada cual en su rincón de la habitación disposición lógica para
relaciones estables, fluidas, duraderas son vecinos pero guardan
las distancias sin embargo, estos cuerpos están ahí, pesados,
transportan, arrastran, hacen rodar, empujan, pesan y algunos
quisieran que se callaran sus bocas están cerradas pero oímos
voces, más bien fuertes, y sin pausa tumulto mudo, identidades
cambiantes hace falta que te necesiten, sé flexible y controla
tus rictus debidos a la elongación usos, imagen, usos, imagen
entre este banco de cabezas tu rostro no está oculto, está
multiplicado, contamina o está contaminado menos máscara
que escultura, se pone y se impone pero hay algo que chirría
un botón del tamaño equivocado que se inmiscuye en la masa
y en sus engranajes como un fruto que se sale de su categoría
y deja de ser vendido sólo queda un escaparate pulcro
que sólo pide un buen zarandeo.
Los intercambios y mecanismos utilizados por Clément Carat
desvían, declinan formas, caminos, vías y voces distintas de
las originalmente atribuidas. Carat abre brechas en unos sistemas
que se asientan sobre un equilibrio fijo y adaptado, unos
sistemas que preservan posiciones y posesiones.
Abre brechas y recuerda que toda linde es asimismo un lugar
de paso y de encuentro. La aguja atravesada por el hilo atraviesa
el tejido y envuelve el metal, el tornillo conecta, une, es
unido, puede soltarse, una barra impide la marcha pero conecta
dos actores. Desmenuza para rearticular, insinuar una
posible alternativa para estas estructuras, estas osamentas
que forman la arquitectura de relaciones entre los habitantes
de un lugar, entre habitantes y lugares. Mecanismos de movimiento,
de desplazamiento, instrumentos que construyen,
engrasan o fijan, Carat manipula diferentes componentes
que fundamentan y alimentan estas estructuras. Desarticula
estos sistemas, desencaja y vuelve a unir, dejando siempre
una posible abertura — una desviación cavada por otros.
Tiempos de pausa alargados, destinos olvidados, carrocerías
que se han evaporado, pinzas disimuladas que adquieren su
independencia y son enarboladas: individuos y mecanismos
pueden por fin conversar o marcharse.
Si bien los objetos que Carat manipula no hablan, es en el
encuentro y en el trabajo con el artesano-experto donde se
produce el diálogo. Es en ese momento en que los mecanismos
revelan una realidad social, política y personal. Una
realidad vivida, forjada por una actividad diaria, movimientos